L'Afrique n'est aujourd'hui plus en marge de la scène internationale. La multiplication des événements d'importance continentale et mondiale sont la preuve de ce retour en force du continent dans le concert des nations. Si l'Afrique combat pour gagner en prospérité, la lutte contre le terrorisme est venue bouleverser les facteurs de construction de paix et déséquilibrer le contexte sécuritaire sur l'entier continent.
Ainsi, en ouvrant la 8e édition du Forum de Dakar, le président de l'Union africaine, le Sénégalais Macky Sall, a appelé а une réforme de la gouvernance mondial. Le chef de l’état sénégalais a critiqué les insuffisances d'organisations comme le Conseil de sécurité de l'ONU ou le G20 en énumérant les sombres réalités auxquelles est confrontée l'Afrique : propagation djihadistes, conséquences des crises climatique et sanitaire et de la guerre en Ukraine, recrudescence des coups d’état.
Macky Sall, président sénégalais « Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n'est pas qu'une affaire africaine, c'est une menace globale … L’inertie du Conseil de sécurité dans la lutte contre le terrorisme en Afrique porte en elle la défaillance du système multilatéral … Pour inspirer confiance et adhésion, le multilatéralisme doit servir les intérêts de tous sous peine de perdre la légitimité et l'autorité attachées а son autorité. »
Aïssata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur « Le Forum International de Dakar sur la paix et la sécurité est pour nous, Africains, une manière de porter haut et fort le message de l'Afrique que nous voulons : un continent uni et pacifique, intégré et porteur d'un fort dynamisme sur la scène internationale … L’Afrique ne veut pas être le foyer d’une nouvelle guerre froide »
Espace de dialogue et de réflexion, le Forum de Dakar s'inscrit dans cette longue tradition, se positionnant comme une agora de coopération internationale et de rencontres multipartites. D'une dimension initialement régionale, il s'est progressivement positionné comme le symbole d'une Afrique au cœur de la gouvernance mondiale, réunissant chefs d'États africains, ministres européens, secrétaires d'États américains, ainsi que pléthore d'experts et de décideurs privés. Le monde entier se réunit chaque année à Dakar depuis huit éditions, conscient que les enjeux des uns sont devenus ceux des autres.
S'exprimant lors de la conférence de presse de clôture de la 8e édition du Forum international de Dakar, l'ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, explique l'incompréhension des Africains face au "soutien massif apporté à l'Ukraine" alors que, selon lui, "les yeux sont détournés de la situation au Sahel", une région en proie à la violence djihadiste. Il a ensuite appelé la communauté internationale à aider les pays du Sahel, soulignant la responsabilité des Etats occidentaux dans la déstabilisation de la région avec leur intervention militaire en Libye en 2011 et le contraste avec les difficultés rencontrées pour boucler les quelque 400 millions de dollars de budget de la force conjointe du G5 Sahel.
Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger « Ça choque les Africains d'ailleurs de voir les milliards qui pleuvent sur l'Ukraine alors que les regards sont détournés de la situation au Sahel. »
La France, principal partenaire de l’événement avec le Japon, est représentée par la secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie Chrysoula Zacharopoulou.

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