
Photo de: © ERNESTO BENAVIDES / AFP
Le pays est plongé depuis un mois dans une grave crise institutionnelle et politique
Une manifestation a été réprimée dans le sang, lundi, dans le pays en proie à une contestation violente depuis la destitution du président de gauche Pedro Castillo, il y a un mois.
La tension s'est encore aggravée au Pérou, où au moins 17 personnes sont mortes, lundi, lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. Ces derniers essayaient de s'emparer d'un aéroport dans le sud du pays, épicentre de la contestation où a été déclenchée il y a une semaine une grève illimitée.
Le président du Conseil des ministres péruvien, Alberto Otarola : « Aujourd'hui, plus de 9 000 personnes se sont approchées" de cette zone, et "environ 2 000 d'entre elles ont lancé une attaque sans merci contre la police et les installations, utilisant des armes improvisées »
Les manifestants réclament la démission de Dina Boluarte, arrivée à la tête du pays après la destitution en décembre du socialiste Pedro Castillo. Ils exigent aussi un nouveau Parlement et la tenue immédiate d'élections, déjà avancées de 2026 à avril 2024.
Un manifestant : « Les policiers nous ont tiré dessus… Nous demandons à madame Dina qu'elle démissionne. Accepte le fait que le peuple ne t'aime pas! »
La procureure de l’Etat, Patricia Benavides a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire contre la présidente Dina Boluarte, le président du Conseil des ministres Alberto Otarola, le ministre de l’Intérieur Victor Rojas, le ministre de la Défense Jorge Chavez.
Cette enquête concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les régions d’Apurimac, La Libertad, Punon, Junin, Arequipa et Ayacucho ».
L’enquête vise également l’ex-président du Conseil des ministres Pedro Angulo et l’ex-ministre de l’Intérieur César Cervantes, qui avaient fait partie du gouvernement de Dina Boluarte du 7 au 21 décembre. Un total de 22 personnes étaient mortes dans des manifestations durant ces deux semaines.
Le Pérou doit en outre recevoir ce mercredi une mission de la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH), dépêchée dans le pays pour enquêter sur les manifestations et la réponse des forces de l’ordre.
Le Pérou a bénéficié depuis le début du siècle d'une croissance spectaculaire grâce à ses ressources en métaux très demandés par la Chine. Il dispute au Chili le titre de numéro un mondial du cuivre, indispensable dans les industries électriques, et figure parmi les ténors de l'or, de l'argent et du zinc.