
Le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau, accusé d’avoir drogué une députée à son insu, a été testé positif à de nombreuses drogues. (Capture d’écran Sénat)
Le sénateur Joël Guerriau est soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso mardi 14 novembre. Vendredi soir, il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Il a ensuite été suspendu par son parti, Horizons. L'avocat du parlementaire, Maître Remi-Pierre Drai, a donné sa version des faits sur BFMTV.
Il a expliqué que, traversant une période difficile et stressante, il s'est tourné vers un ami, un "membre du Sénat", qui lui a fourni un "euphorisant". Les difficultés personnelles évoquées sont de deux ordres: le stress engendré par les sénatoriales qui l'ont pourtant vu être réélu le 24 septembre dernier, et l'état de santé de son chat. Selon ses explications aux enquêteurs, il aurait envisagé de prendre l'ecstasy lundi car son chat était dans un état le laissant penser qu'il allait mourir. C'est pourquoi, il a mis un peu de poudre dans un verre avant de renoncer à la prendre. Il a alors remis le verre dans son placard. Toujours selon sa version, mardi soir, sans faire attention, il aurait repris ce verre pour y préparer une boisson pour la députée, une amie depuis une dizaine d'années, sans se rendre compte que la poudre était toujours dans le fond du verre. C'est ainsi qu'elle aurait été intoxiquée. Tout au long de la soirée, le sénateur de Loire-Atlantique a proposé à son invitée plusieurs verres qu'il a préparés dans sa cuisine. Selon elle, il a adopté un "comportement étrange". Elle a noté, en particulier, qu'il a monté l'intensité du variateur de lumière au cours de la soirée, tout en la regardant avec "insistance" et disant vouloir qu'ils "fassent la fête ensemble".
Maître Remi-Pierre Drai : « Il n'est pas un homme qui harcèle les femmes. Il n'est pas un prédateur sexuel (...) il n'avait aucune intention de commettre une action sexuelle sur son amie, sa collègue de travail »
Le groupe parlementaire Les Indépendants, au Sénat, a également fait le choix de suspendre Joël Guerriau de ses fonctions. "Dans l'immédiat, le groupe Les Indépendants au Sénat, qui s'est réuni ce jour (samedi), a décidé, conformément à ses statuts, la suspension du sénateur Guerriau […] et l'engagement d'une procédure disciplinaire pouvant déboucher sur une exclusion", peut-on lire dans un communiqué.
Joël Guerriau a été placé en garde à vue jeudi, avant d'être mis en examen vendredi soir et placé sous contrôle judiciaire, avec « obligation de suivre des soins et interdiction de contact avec la victime ». Accusé de soumission chimique, ce sénateur de 66 ans risque 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Vendredi, celui qui nie les faits qui lui sont reprochés, a par ailleurs été testé positif à de nombreuses drogues dont les amphétamines, le cannabis, la cocaïne, la méthadone et la MDMA.