Craig Wright, informaticien et entrepreneur, revendiquait avoir créé le livre blanc du bitcoin, texte fondateur de la cryptomonnaie. (Eugene Gologursky/Getty Images/AFP)
L’informaticien et entrepreneur de 53 ans revendiquait la paternité de la célèbre cryptomonnaie. Durant près d'un mois et demi, la Haute Cour de justice britannique a examiné les affirmations de celui que ses détracteurs surnomment "Faketoshi" (pour "faux Satoshi"), qui revendiquait des droits d'auteur sur ce «livre blanc» fondateur, ainsi que sur le code de cette cryptomonnaie.
Raté. L'Australien Craig Wright n'était pas le créateur du bitcoin. C’est du moins les conclusions d’un juge britannique dévoilées ce jeudi 14 mars. Depuis plusieurs années, l’homme d’affaires revendique la paternité de la cryptomonnaie. Une affirmation que conteste la Crypto Open Patent Alliance (Copa), une association du secteur, qui l'accuse d'avoir manipulé des éléments pour prouver ses dires. Cette décision du juge clôt le procès qui oppose les deux parties depuis plusieurs semaines.
Jonathan Hough, l'avocat de la Crypto Open Patent Alliance (Copa) : « Docteur Wright n'est pas parvenu à fournir ne serait-ce qu'un seul document vérifiable et fiable pour appuyer ses dires »
Le juge : « n'est pas l'auteur du livre blanc ['whitepaper', NDLR] du bitcoin … ni celui qui a opéré sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto [l'énigmatique développeur connu comme le père du bitcoin] durant la période de 2008 à 2011 »
Un porte-parole de la plateforme Kraken : « Satoshi avait compris la valeur de la décentralisation et a construit le bitcoin de manière qu’il ne puisse pas être contrôlé par une seule personne ou entité »
La Copa réunit des poids lourds comme la plateforme d’échanges Coinbase et la société Block, spécialisée dans les paiements numériques. Les experts en informatique des deux parties avaient notamment conclu que le fichier originel du texte fondateur du bitcoin aurait en réalité été produit dans le logiciel Open Office, et non via le système de composition de documents LaTex comme l’avance Craig Wright. L’avocat de la défense, Anthony Grabiner, avait de son côté avancé que son client disposait des compétences liées au droit, aux transactions monétaires et à l’informatique cohérentes avec celles nécessaires pour inventer le bitcoin.
Le juge Mellor n'a pas précisé la date à laquelle il rendrait public son jugement écrit détaillé. L'issue de cette affaire déterminera celle d'une autre, opposant M. Wright à 26 développeurs, des individus aussi bien que des sociétés comme la plateforme Coinbase, qu'il accuse d'avoir enfreint ses droits de propriété intellectuelle.