Le directeur d’une école de yoga d’un village de l’Isère, interpellé mercredi dans le cadre d’une enquête pour « agressions sexuelles et abus de faiblesse dans un contexte de dérives sectaires » (Photo d'illustration). PictureAlliance / Icon Sport
Jean-Louis Astoul est directeur d’une école de kundalini yoga, une branche de cette discipline. Déféré à l’issue de sa garde à vue, cet homme de 73 ans est poursuivi pour "agressions sexuelles" mais aussi pour "travail dissimulé" au sein de son centre. Il a été en revanche placé "sous statut de témoin assisté" pour les abus de faiblesse, précise dans un communiqué le procureur de la République Éric Vaillant..
Derrière les portes d’une discrète école de yoga, les cours se transformaient en séance d’endoctrinement et de torture pour des jeunes femmes. La mise en examen de cet homme de 73 ans fait suite à la plainte d’une jeune femme en août 2022, dénonçant trois agressions sexuelles commises entre juillet 2020 et janvier 2022. Quatre autres victimes « de faits similaires commis à cette période », dont certaines résident en Allemagne et au Royaume-Uni, ont été depuis identifiées par les enquêteurs.
Eric Vaillant : « Le maître Yogi aurait profité de séances de "guidance" personnelles pour attoucher sexuellement des jeunes femmes à un moment de leur vie où elles étaient psychologiquement vulnérables et dans un état de sidération »
Plus de 60.000 euros en liquide ont été également trouvés au domicile du directeur de l’école lors d’une perquisition, selon la même source. En outre, les investigations ont mis au jour un "recours au travail dissimulé par le biais de bénévoles", des "stagiaires du centre qui décidaient d’y rester un certain temps en payant un loyer et rendant des services ménagers sans rétribution, hormis le gîte et le couvert (frugal)". Les stages, dispensés "à plusieurs centaines de personnes par an, sont facturés environ 1.500 euros, logement non compris (entre 25 euros et 130 euros la nuit)".
Les services de gendarmerie ont identifié 6 à 12 victimes potentielles sur une période d’un an, mais le nombre de victimes est potentiellement plus important puisque l’école existe depuis 2000.