Le Premier ministre, Gabriel Attal, en avril 2024. MIGUEL MEDINA / AFP
Une semaine après la publication du chiffre du déficit 2023 par l'Insee, le gouvernement continue de chercher des pistes d'économies désespérément. Dans ce contexte, une mission de la majorité fera « d'ici à juin » des propositions « sur la taxation des rentes », a annoncé Gabriel Attal ce mardi devant le groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, selon Matignon.
La taxation s’appliquerait dès le budget 2024, ce qui supposerait une loi rectifiant ce budget (PLFR) et ne serait pas limitée aux énergéticiens. Elle pourrait porter sur les loyers perçus, les revenus boursiers, l’assurance-vie ou encore l’impôt sur la fortune immobilière. Il s’agit de différencier "la richesse qui crée de l’emploi" et celle "qui stagne", explique un conseiller de l’exécutif.
Gabriel Attal : «J’ai souhaité confier une mission à notre majorité, une mission conduite par Jean-René Cazeneuve, notre rapporteur du budget, avec un représentant de chaque groupe de la majorité … L’objectif de cette mission : faire des propositions sur la taxation des rentes»
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Dans le détail, Gabriel Attal n’a pas précisé quelles rentes pourraient être soumises à l’impôt. Il pourrait ainsi viser les «gros épargnants» que sont les multi propriétaires fonciers, ou encore les grands investisseurs. Le Premier ministre pourrait aussi choisir de taxer les détenteurs d’assurance-vie ou de livrets A. Les travaux de cette mission parlementaire seront rendus «d’ici à juin», a poursuivi le Premier ministre, qui a souhaité que «toute la majorité soit associée» à ce travail.
Gabriel Attal a redit que le gouvernement envisageait toujours de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2027, malgré son dérapage inédit en 2023 à 5,5 %, qui pourrait conduire à une éventuelle dégradation de la note de la dette du pays.