
Selon les révélations de Disclose, les forces de l’ordre utiliseraient depuis 2015 un logiciel de reconnaissance faciale, alors que la loi ne le permet pas.
Ce logiciel se nomme "Vidéo Synopsis", il s'agit d'un outil qui permet, grâce à l'intelligence artificielle, d'analyser des images captées par des caméras ou des drones et d'identifier des individus en particulier. Dans le jargon on parle de VSA pour "vidéosurveillance algorithmique". Ce logiciel a été créé par la start-up israélienne Briefcam, aujourd'hui propriété du groupe Canon.
Disclose : « Depuis huit ans, le ministère de l’Intérieur dissimule le recours à cet outil qui permet l’emploi de la reconnaissance faciale »
Des révélations d’autant plus étonnantes, que le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, s’est personnellement dit opposé à la reconnaissance faciale ces derniers mois. Il l’a dit à deux reprises au Sénat. D’abord, et très clairement, lors de son audition sur le texte sur la sécurité intérieure, en septembre 2022. Rebelote lors de son audition pour l’examen du texte sur les Jeux olympiques, qui a autorisé l’expérimentation de la vidéo surveillance automatisée par algorithme.
L'utilisation de Briefcam est par ailleurs loin d'être une nouveauté en France. Le logiciel avait déjà été testé par la SNCF en 2018 et équipe de nombreuses communes dans l'Hexagone, proposant des fonctions plus classiques d'analyse de vidéosurveillance par intelligence artificielle, sans que cela n'implique forcément de traitement de données personnelles et donc de nécessité d'obtenir le feu vert de la Cnil.