Près de 6.265 bateaux de migrants sont arrivés sur les côtes britanniques depuis le 1er janvier, contre 5.049 l'an dernier à la même période. (Ben Stansall/AFP)
Le Parlement britannique a approuvé dans la nuit du mardi 23 avril le projet de loi controversé d'expulsion vers le Rwanda de demandeurs d'asile entrés illégalement au Royaume-Uni.
Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur de Rishi Sunak et présenté comme une mesure phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile d’où qu’ils viennent et entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques. Ce texte controversé vient d’être adopté dans la nuit de lundi à mardi par le Parlement britannique après une interminable bataille entre la chambre haute, réticente et la chambre basse. La chambre des Lords, où les conservateurs n’ont pas la majorité, a tout fait pour retarder l’adoption définitive du texte en le renvoyant sans cesse à la chambre des Communes avec des amendements, lesquels étaient à leur tour systématiquement rejetés par les députés. Une manœuvre dilatoire connue sous le nom de « ping-pong parlementaire ».
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Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l'accueil des migrants, le texte débattu lundi au Parlement visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé le projet initial illégal en novembre dernier. Les Lords ont notamment voulu exiger que le Rwanda ne soit pas considéré comme un pays sûr jusqu'à ce qu'un organisme de contrôle indépendant le dise. Ils souhaitaient également que les agents, les alliés et les employés du Royaume-Uni à l'étranger, y compris les Afghans qui ont combattu aux côtés des forces armées britanniques, soient exemptés d'expulsion. Au final, la chambre haute, dont les membres ne sont pas élus, a décidé de plier à la volonté de la chambre des Communes désignée au suffrage universel, et a décidé de ne plus amender le texte, garantissant son entrée en vigueur. Plus tôt lundi, Rishi Sunak avait assuré que son gouvernement était "prêt" à expulser des demandeurs d'asile vers le Rwanda d'ici 10 à 12 semaines, une fois la loi adoptée.
Rishi Sunak, Au pouvoir depuis 18 mois - l'enjeu est aussi électoral alors que les conservateurs sont donnés largement perdants lors des élections législatives qui se profilent. Le gouvernement a mobilisé des centaines de personnels, notamment des juges, pour traiter rapidement les éventuels recours des migrants illégaux, et débloqué 2.200 places en détention pour eux en attendant que leurs cas soient étudiés.