Le Sénat vote pour la suppression de l'AME. © XOSE BOUZAS / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Par 200 voix pour et 136 contre, les sénateurs ont adopté, mardi 7 novembre, la suppression de l’aide médicale de l’Etat (AME), réservée aux sans-papiers, à l’occasion de l’examen du projet de loi « immigration ». Le Sénat lui a substitué une « aide médicale d’urgence ». Cette suppression pourra toutefois encore être retoquée lors de l’examen du texte à l’Assemblée nationale.
Depuis plusieurs mois, la droite avait prévenu : à l’occasion des débats au Sénat sur le projet de loi immigration, elle souhaitait durcir les conditions d’attribution du dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins. C’est désormais chose faite : la Chambre Haute a adopté ce mardi en fin d’après-midi la suppression de l’Aide médicale d’État (AME)
Yannick Jadot : « On a bien compris ce qui se jouait avec la loi immigration. C’est la survie de votre mouvement politique, c’est l’avenir politique du ministre. Mais on ne joue pas avec la santé des Françaises et des Français. Comment, après le covid-19, on va laisser des gens sans soins et être des vecteurs d’épidémies. Alors à un moment donné, on arrête de jouer la politique politicienne »
L'aide médicale d'urgence, si elle entrait en vigueur, serait "recentrée" sur la prise en charge "des maladies graves et des douleurs aiguës", ainsi que de la prophylaxie, selon l'article adopté, réduisant le panier de soins actuellement accordé à quelque 400 000 bénéficiaires. La mesure doit également permettre la prise en charge des soins liés à la grossesse, les vaccinations et les examens de médecine préventive.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est déjà dit favorable à la mise en place de l’Aide médicale d’urgence (AMU). Mais le sujet divise au sein du gouvernement - comme de la majorité -, puisque le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s’y est quant à lui publiquement opposé. De son côté, la première ministre, Élisabeth Borne, a commandé le mois dernier un rapport afin de déterminer si des adaptations de l’AME sont nécessaires.