Un pick-up de l'armée malienne patrouille dans la ville de Konna au Mali, le 20 mars 2021. © Michele Cattani, AFP
L'état-major et la télévision publique malienne ont annoncé, lundi, que l'armée a tué un haut responsable du groupe jihadiste État islamique au Sahel, Abou Houzeifa, dans la région de Ménaka (nord-est du Mali). Sa tête avait été mise à prix par les États-Unis.
Le chef terroriste a été tué lors d’une opération dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali. Le responsable jihadiste marocain est arrivé au Mali en 2012, au sein du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le Jihadistes en Afrique de l’Ouest), devenu depuis l’EIS, menant des attaques au Mali et au Niger, dans la région dite des trois frontières. Selon une source militaire malienne, l'armée malienne et ses alliés russes ont identifié un campement jihadiste dans cette zone connue pour être l'un des fiefs de l'organisation, avant de s'attaquer à ce haut responsable qui circulait en moto avec ses hommes.
L'armée malienne : « L'identification et les indices recueillis confirment la mort de Abou Houzeifa, un terroriste étranger de grande renommée auteur de plusieurs exactions sur les populations civiles innocentes et des attaques contre des forces armées de l'Alliance des États du Sahel et des forces étrangères … Sa tête a été mise à prix à trois milliards quatre cent millions, soit cinq millions de dollars par le département d'État américain pour sa responsabilité dans la mort des forces spéciales américaines à Tongo Tongo au Niger en octobre 2017 »
Abu Huzeifa était un commandant militaire du groupe État islamique au Sahel, dans la zone des trois frontières Mali-Niger-Burkina. Son principal fait d'armes ? Celui d’avoir pris part à l'attaque de Tongo Tongo, en 2017, au Niger, au cours de laquelle quatre soldats américains des forces spéciales et quatre soldats nigériens avaient été tués. Sur l'une des rares photos de lui en circulation, il pose d'ailleurs avec une arme volée aux soldats américains lors de cette attaque. Les États-Unis avaient ensuite mis sa tête à prix, offrant jusqu'à 5 millions de dollars pour toute information permettant de le localiser.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique, aux violences des groupes proclamés d’autodéfense et au banditisme. La crise sécuritaire se double d’une crise humanitaire et politique profonde. Elle s’est propagée au Burkina Faso et au Niger voisins.