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Plus de 200.000 personnes pourraient basculer dans la pauvreté faute de revalorisation anticipée des minima sociaux, met en garde le collectif associatif Alerte, s'appuyant sur une simulation publiée sur le site de la Fondation Jean Jaurès. Pire encore : 160.000 pourraient tomber sous le seuil de grande pauvreté.
Une femme élevant seule 2 enfants, dépendant seulement du RSA et des allocations familiales et logement, aurait «subi depuis 2 ans une hausse des prix de 305 euros», estime le collectif. En parallèle, les minima sociaux, sur cette même période, auraient progressé «que de 108 euros par mois». In fine, 200 000 personnes pourraient se retrouver sous le seuil de pauvreté équivalent à 60% du niveau de vie médian. 160 000 Français pourraient même passer sous le seuil de grande pauvreté soit sous le niveau de vie médian.
Le collectif : « Au final, une revalorisation en avril 2024 risque d'être trop tardive face à l'accroissement de la précarité qui se perçoit très concrètement dans le recours accru à l'aide alimentaire. »
Les minima sociaux, dont le revenu de solidarité active (RSA), ont été revalorisés de 1,6% en avril 2023, une hausse tenant compte de l'augmentation de 4% accordée de "manière anticipée" en 2022 face à l'augmentation des prix. Fin septembre, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé que les minima sociaux seraient revalorisés au 1er avril 2024 "de l'ordre de 4,6 %", une hausse jugée très insuffisante et tardive par les associations d'aide aux plus précaires.
Après un repli en 2021, le nombre d'allocataires des minima sociaux (RSA, minimum vieillesse, allocation adulte handicapé...) a augmenté de 0,4 % pour atteindre 4,34 millions personnes fin 2022, selon un rapport de la Drees publié fin septembre.