Le 2 mai 2023, un policier avait été sérieusement blessé par un jeune chauffard de 16ans qui a refusé d’obtempérer lors d’un contrôle dans les quartiers nord de Nantes. Le syndicat Unité SGP FO s’est offusqué de la peine prononcée lundi 13 novembre.
En mai dernier, un jeune homme, mineur au moment des faits (16ans), impliqué dans un refus d’obtempérer, avait percuté et traîné au sol un policier sur "une vingtaine de mètres" à Nantes. L'individu était au volant d’une voiture volée. La tête du policier avait "violemment heurté le bitume", et il avait perdu connaissance. Transporté à l'hôpital, il en était ressorti avec un "traumatisme crânien" et des points de suture.
Anthony le policier : « Je suis mitigé, j’ai deux sentiments, explique-t-il. J’ai envie de reprendre le travail parce que j’aime mon métier. Mais je reste quand même choqué. J’ai failli mourir. C’est pour ça que je suis un peu choqué que ça ait été minimisé au tribunal. Comme je suis vivant, on passe l’éponge et c’est terminé. C’est un très mauvais message qui est envoyé à la délinquance. Ça m’inquiète pour la continuité de ma carrière. On prend des risques en tant que flic. Et si, quand on est victime, on est mal pris en charge par la justice, ça fait peur pour le déroulement d’une carrière »
À l'audience, le jeune homme a reconnu les faits. Après les réquisitions du parquet, il a écopé d'une peine de 35 heures de travaux d'intérêt général. Selon le représentant syndical, le juge aurait pris cette décision pour ne pas "couper la dynamique de réinsertion" du chauffard. En effet, il aurait repris un cursus scolaire depuis peu. Au moment du refus d'obtempérer, il était déscolarisé.
Après l'annonce du verdict, le représentant Unité SGP Police-FO a fustigé dans les colonnes de nos confrères une "réponse pénale" inadaptée. De son côté, le policier victime avait fait le choix de quitter la salle d'audience avant même le rendu du verdict, déçu de la tournure des débats. Le parquet a, de son côté, fait appel de la décision.