Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant de Jeune Afrique en RDC. © Photo : DR
Correspondant à Kinshasa du magazine Jeune Afrique, Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre à Kinshasa, et jugé depuis, pour un article, non signé de son nom, ayant mis en cause les renseignements militaires dans la mort d’un opposant, Chérubin Okende. A l’issue du procès démarré en octobre, en raison d’une audience toutes les deux ou trois semaines, le ministère public avait requis 20 ans de prison contre ce journaliste.
Le président de la cour : « Reconnu coupable de "contrefaçon", "faux en écriture", "usage de faux", "propagation de faux bruits", "transmission d'un message erroné", Stanis Bujakera est condamné à "six mois de servitude pénale principale et à une amende de 1 million des francs congolais (soit 400 dollars)"»
Anne Bocandé, directrice éditoriale de Reporter sans frontières (RSF) : « Cette décision vient après une cabale qui aura coûté plus de six mois de liberté à ce journaliste qui n’avait absolument rien à se reprocher … Stanis Bujakera Tshiamala n’aurait jamais dû être arrêté. Comme l’a démontré l’enquête que nous avons menée, la procédure visant le journaliste reposait sur des accusations fallacieuses ».
Dans leur décision, les juges ont évoqué des circonstances atténuantes, précisant que Stanis Bujakera n'avait jamais été condamné. Mais pour les magistrats, le journaliste est bien l'auteur d'un faux rapport attribué à l'ANR, qui pointait la responsabilité des renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okendé. Le journaliste voulait ainsi « jeter le discrédit » sur les institutions congolaises, ont estimé les juges.
Les avocats de la défense, mécontents du verdict, ont annoncé leur intention de faire appel, tout comme la défense du journaliste qui se dit insatisfaite du jugement.