Le médecin nie l’intégralité des faits. © Crédit photo : SudOuest
Le docteur Saïd C., gynécologue de 81 ans, est mis en examen pour viols, agressions sexuelles et mise en danger de la vie d’autrui. Il nie en bloc l’intégralité des faits.
À son arrivée, elle est accueillie par le Dr Saïd, qui remplace son confrère absent. Lors de l’auscultation, le praticien lui insère un speculum, ne décèle aucun problème et lui demande de revenir la semaine prochaine avec son compagnon. Lors du deuxième rendez-vous, le médecin l’aurait alors agressé, en présence de son conjoint, en lui insérant violemment ses doigts dans le vagin. Criant de douleur, elle lui a demandé d’arrêter. « Je l’ai un peu déflorée » aurait-il alors dit à son compagnon, selon Blandine. Après cet épisode traumatisant, la jeune femme décide de saisir l’Ordre des médecins de l’Eure-et-Loir. Et elle n’est pas la première à le faire puisque plusieurs patientes ont déjà fait remonter à cette instance des actes de ce gynécologue, depuis les années 1990.
Le Parisien : « L’ambiance très sexualisée qui semblait régner dans le cabinet de gynécologie partagé pendant plus de dix ans par les docteurs Saïd C. et Afif M. »
A partir de 2020, c’est la police qui reçoit plusieurs témoignages de patientes victimes. Comme Séverine, qui relate une consultation en 2010. Elle avait 16 ans et il lui aurait inséré avec force un speculum dans le vagin, en présence même de sa mère. Carole, une autre patiente, a été hospitalisée en 2020 dans un état critique, après une IVG dangereuse réalisée par le médecin. En dépit de tout protocole, il aurait voulu percer la poche amniotique et l’intervention aurait tourné à la "boucherie".
Lors de son passage devant la chambre disciplinaire, le gynécologue se serait, selon nos confrères, défendu “de toute familiarité excessive à l’égard de ses patientes” et aurait démenti “en complimenter certaines sur des critères physiques.” Déjà sanctionné par l’Ordre des médecins d’une interdiction d’exercer de deux ans, dont une année avec sursis entre mars 2022 et février 2023, le gynécologue pourrait également être sanctionné ce mercredi 14 février après le dépôt de plainte de Carole.